Chez Webconversion, quand on il y a un nouvel outil ou fonctionnalité à tester, ça me tombe souvent dessus. De un, parce que je suis identifiée comme la geek de service et de deux, parce que j’adore ça.
On sait que je vais tester à fond, lire toute la doc (même les notes de bas de page), pousser les boutons, faire des captures, et essayer de fournir un retour clair et net : est-ce qu’on l’intègre dans notre propre stack et/ou dans celles de nos clients ?
Dernier test en date : l’agent de prospection IA de HubSpot, une nouveauté qui a clairement titillé notre intérêt. La promesse : une IA qui prospecte à votre place, rédige des e-mails personnalisés, les envoie au bon moment, apprend des réponses et alimente votre pipe toute seule ? On s’est dit : chiche.
Nous avons donc lancé une session de tests. Création de profil, choix du ton, paramétrage des séquences, envoi des premiers messages. Et quelques crédits plus tard, on est arrivé à la conclusion (oui, on spoile de suite) :
- L’outil a du potentiel.
- L’outil, mal utilisé, peut nuire votre image commerciale à grande vitesse.
Alors voici notre décryptage avec, pour vous lancer sans gâcher de crédit.
Qu’est-ce que l’agent de prospection IA de HubSpot, au juste ?
L’agent de prospection IA est une fonctionnalité avancée de Sales Hub (Pro et Enterprise) qui permet de créer, automatiser et personnaliser des séquences de prospection à partir des données CRM.
Concrètement, vous pouvez :
- inscrire des contacts manuellement ou automatiquement (via des règles ou des workflows),
- demander à l’agent de rédiger et envoyer des e-mails personnalisés,
- adapter le ton, la fréquence, la fenêtre d’envoi et le call-to-action,
- activer ou non un mode validation manuelle avant l’envoi,
- et même générer des e-mails ciblés à partir de recherches sur des entreprises, sans les inscrire.
L’agent s’appuie sur les interactions passées du contact (formulaires, pages vues, appels, réunions, notes, e-mails ouverts…) pour ajuster sa communication. Il peut aussi intégrer des liens de prise de rendez-vous ou des documents HubSpot.
Attention
Certaines actions consomment des crédits HubSpot, notamment l’inscription d’un contact ou la génération de contenus.
Qui peut accéder à l’agent de prospection ?
L’agent de prospection IA est disponible uniquement avec Sales Hub Pro ou Enterprise (je me répète, je sais).Mais ce n’est pas tout : pour l’utiliser, il faut aussi remplir quelques conditions côté configuration. Voici les prérequis :
- avoir une licence Hub Sales Pro ou Enterprise attribuée,
- être super administrateur ou disposer des autorisations « Accès à l’agent de prospection »,
- avoir activé les paramètres IA dans le compte (accès aux données CRM, conversations clients, fichiers…),
- et disposer d’une boîte e-mail connectée autorisant l’envoi via l’agent.
Depuis le 3 septembre 2025, l’agent consomme des crédits HubSpot pour certaines actions (recherche de contacts, génération d’e-mails, etc.).
Les clients qui l’avaient activé avant le 29 août 2025 peuvent continuer à l’utiliser gratuitement jusqu’au 3 mars 2026.
Alors, si vous testez la fonctionnalité aujourd’hui, chaque action clé comptera dans votre consommation mensuelle.
Notre test
Contexte
Pour ce test, j’ai configuré un profil de vente complet dans HubSpot (que j’ai appelé Aegis, comme l’arme invincible de Zeus, parce que je me prends un peu trop au jeu).
Le but était de simuler une prospection sur un produit, avec des messages personnalisés, un ton défini et un lien de prise de rendez-vous. L’objectif était de voir ce que l’agent savait faire, mais dans un cadre maîtrisé.
J’ai choisi l’envoi « depuis le propriétaire du contact » et connecté ma boîte mail.
Ensuite, j’ai paramétré les séquences : 4 messages maximum, espacés de 3 jours, uniquement les jours ouvrables, sur une plage 9 h–17 h.
J’ai activé le mode semi-automatique, pour relire chaque message avant de valider l’envoi.
Pour éviter tout cafouillage, j’ai inscrit des contacts internes, histoire de tester le fonctionnement sans pression. L’agent a ensuite généré ses messages, proposé ses relances, et suivi l’activité.
J’ai pu observer comment il se comportait selon les réponses (ou l’absence de réponse), comment il adaptait le contenu et comment il cadrait ses appels à l’action.
Ce qu’on en pense
Ce qui frappe, c’est la fluidité du parcours de configuration. On crée un profil, on définit un ton, on ajoute un call-to-action, et l’agent se met au boulot. L’interface est plutôt claire et la prise en main rapide.
Le mode semi-automatique est rassurant : chaque message généré est relisible avant envoi, ce qui limite les risques. Et en effet, les messages produits sont cohérents, parfois même bien tournés. Mais ils restent génériques, on n’est pas encore sur du copy de haut vol. C’est plus proche d’un bon brouillon, un peu longuet.
Le ton de marque, même bien paramétré, n’est pas toujours respecté. Il y a des écarts, des maladresses, des phrases plates. On sent que le moteur IA n’a pas encore saisi toutes les subtilités d’un positionnement ou d’une cible.
On se rend vite compte qu’autoriser l’envoie sans relecture, en automatique, c’est se lancer sans filet et risquer de perdre en crédibilité très vite.
Autre point : le comportement de l’agent en relance. Il ne lâche pas l’affaire, même quand il devrait. Les scénarios sont paramétrables, oui, mais l’agent ne lit pas entre les lignes. Une absence de réponse n’est pas toujours une invitation à insister. En l’état, il peut vite devenir envahissant si on ne pose pas les bons garde-fous.
En bref, l’outil a du potentiel, très clairement. Mais il demande du temps, des réglages fins, et un suivi humain comme toujours avec l’IA.
Tutoriel : bien paramétrer son agent de prospection IA HubSpot
Avant de foncer tête baissée dans la configuration, désignez une personne référente. Un profil à l’aise avec les outils, qui connaît bien votre positionnement et vos messages… bref, quelqu’un de curieux et exigeant.
Puis, commencez petit. Créez un profil de vente unique, testez-le d’abord sur des contacts internes (collègues, testeurs), puis sur une liste restreinte de leads secondaires. Ce n’est qu’en observant les réponses (ou les silences) que vous pourrez ajuster ton, cadence, et messages.
Et surtout : gardez la main. L’agent IA n’est pas une machine magique à prise de rendez-vous. Il fait gagner du temps, oui, mais uniquement si vous restez dans la boucle.
1. Créez un profil de vente dédié
Un profil de vente regroupe un produit, une audience, un positionnement et un ton. C’est sur ça que l’agent va s’appuyer pour rédiger. Vous pouvez en créer jusqu’à 85 (motivé·e).
Notre conseil
Commencez simple. Un seul profil, bien pensé, suffit pour tester. Donnez-lui un nom, remplissez la description produit à la main (ne laissez pas Breeze faire tout le travail, mais il peut vous aider à dégrossir), et vérifiez chaque ligne : ce texte sert de base pour vos mails, il faudra forcément tester… et échouer avant de parvenir à quelque chose de satisfaisant.
2. Choisissez le bon expéditeur
Vous pouvez envoyer les messages depuis le propriétaire du contact, ou une adresse unique.
Notre conseil
Utilisez l’option « propriétaire du contact » si vous avez une vraie logique de répartition commerciale derrière. Sinon, choisissez une adresse unique et connectez une boîte bien configurée (signature, droits d’accès, etc.).
3. Définissez un ton (vraiment)
Vous pouvez utiliser un ton prédéfini ou générer un ton de marque via Breeze. Et là, il faut être très précis.
Notre conseil
Prenez le temps de générer un ton de marque, puis modifiez-le. L’IA s’inspire de ce que vous écrivez, mais elle ne pige pas les nuances. Si vous voulez éviter les messages à la limite du cringe, soyez explicite : vocabulaire à utiliser, à éviter, niveau de familiarité, etc. Et testez avec plusieurs tournures pour voir ce qui sort.
4. Paramétrez les CTA
Vous pouvez insérer un lien de prise de rendez-vous, un document, une URL externe.
Notre conseil
Ajoutez un seul call-to-action par message. Trop d’options tuent l’action. Un lien de prise de rendez-vous suffit pour démarrer. Si vous ajoutez une URL ou un doc, contextualisez-le dans le message, sinon ça fait ajout automatique. Et pensez à vérifier les liens dans les aperçus.
5. Réglez la cadence
Définissez le nombre d’e-mails, les jours ouvrables, la plage horaire, la fréquence entre chaque envoi.
Notre conseil
Soyez plutôt économe, au début. 4 messages max, espacés de 3 jours, en semaine de 9 h à 17 h : c’est ce qu’on a testé, et ça laisse le temps d’analyser les réactions. N’activez pas l’envoi automatique tout de suite : relisez tout, même si ça prend 10 minutes de plus.
6. Activez l’inscription des contacts
Trois options : manuelle, automatique (via règles), via workflow.
Notre conseil
Commencez en manuel, sur un petit lot de contacts bien qualifiés. Testez sur des contacts internes pour voir le rendu. Une fois que vous avez confiance dans les séquences, vous pourrez penser à automatiser. Mais pas avant.
7. Surveillez les messages et ajustez
Une fois lancé, vous devez suivre les envois, lire les messages, voir les stats. Et surtout intervenir si besoin.
Notre conseil
Passez dans l’onglet « Prêt pour révision » tous les jours si vous êtes en semi-auto. Lisez vraiment chaque message. Si vous voyez que l’agent commence à tourner en rond ou à sortir des banalités, reprenez la main. Mieux vaut un message de moins qu’un message à côté de la plaque.
Est-ce vraiment révolutionnaire ?
Disons-le franchement : l’agent de prospection IA n’invente pas la poudre. Si vous utilisez déjà les séquences Sales de HubSpot, vous ne serez pas dépaysé·e. Même logique de construction, mêmes étapes de relance, même besoin de travail amont.
La vraie promesse, c’est le gain de temps sur la rédaction. L’agent génère tout seul les messages, adapte les contenus à la cible, et suit automatiquement les réponses. Plus besoin d’écrire chaque mail à la main ou de monitorer la suite des échanges : vous validez, il envoie.
Mais cette autonomie a un prix : il faut passer du temps à bien le paramétrer. Le ton, le contenu, les CTA, les règles d’envoi… Tout repose sur la qualité des réglages initiaux. Et surtout, vous devez tester. Observer, corriger, réécrire, ajuster. Ce n’est pas une machine magique à prise de rendez-vous. C’est un assistant à qui il faut encore tout apprendre.
Nos experts HubSpot peuvent vous aider à cadrer son usage, définir vos séquences, adapter le ton et éviter les faux pas. Que ce soit pour un test pilote ou un déploiement plus ambitieux, on vous accompagne. Parlons-en !